Bonjour à tous,
Nous revoilà !
Lundi 16 octobre 2017
Aujourd’hui prend fin notre première mission, qui restera inoubliable !
Nous reprenons la route avec nos side-cars direction la Mongolie pour notre deuxième mission.
Nous profitons donc de ce dernier moment ici, à Trabzon (Turquie) pour vous envoyer cette deuxième newsletter.
Bonne lecture !
A dans un mois (plus ou moins une semaine), si on a du wi-fi !
Les 3
Nous revoilà !
Lundi 16 octobre 2017
Aujourd’hui prend fin notre première mission, qui restera inoubliable !
Nous reprenons la route avec nos side-cars direction la Mongolie pour notre deuxième mission.
Nous profitons donc de ce dernier moment ici, à Trabzon (Turquie) pour vous envoyer cette deuxième newsletter.
Bonne lecture !
A dans un mois (plus ou moins une semaine), si on a du wi-fi !
Les 3
Reprenons.
Nous nous étions arrêté il y a 4 semaines, lorsque nous venions tout juste d’arriver à Trabzon pour faire connaissance, enfin, avec le père Patrice, un père jésuite français.
Pendant quatre semaines, nous avons travaillé sur de nombreux chantiers, divers et variés.
Mais aussi, nous avons rencontré, et parfois aidé, la communauté chrétienne, ou le voisinage :
« C’est aussi ça construire l’Église nous répète le père parfois. ».
Nous nous étions arrêté il y a 4 semaines, lorsque nous venions tout juste d’arriver à Trabzon pour faire connaissance, enfin, avec le père Patrice, un père jésuite français.
Pendant quatre semaines, nous avons travaillé sur de nombreux chantiers, divers et variés.
Mais aussi, nous avons rencontré, et parfois aidé, la communauté chrétienne, ou le voisinage :
« C’est aussi ça construire l’Église nous répète le père parfois. ».
Les chantiers :
Ici, pour cette mission, notre aide a pour objectif de garder les lieux dans un bon état, voire même de l’embellir, et de soulager le père de travaux qu’il ne peut réaliser seul.
Peinture, béton, joint, parpaings, électronique, logistique, éclairage, jardinage, cuisine…
Bref, divers et variés comme prévu.
En voici quelques illustrations.
Ici, pour cette mission, notre aide a pour objectif de garder les lieux dans un bon état, voire même de l’embellir, et de soulager le père de travaux qu’il ne peut réaliser seul.
Peinture, béton, joint, parpaings, électronique, logistique, éclairage, jardinage, cuisine…
Bref, divers et variés comme prévu.
En voici quelques illustrations.
Reconstruction d'un angle de mur extérieur détruit par une pelleteuse
Ciment, enduit et enfin peinture des murs de la chapelle et du porche d'entrée
Cueillette des raisins (et des figues) et cuisine pour en faire de la confiture, dont une bonne partie terminera pour les paroissiens !
Élévation d'un mur
Notre rythme
Chaque matin, Augustin passe dans la chambre de Baptiste et Niels et sonne la cloche, pour le réveil.
Nous nous retrouvons ensuite avec le père dans la cuisine autour d’un café, avant d’aller « Saigner le Prieur » comme dirait le père, qui regorge de jeux de mots et de blagues. Nous allons donc « Prier le Seigneur » pour ceux qui n’auraient pas encore compris la contrepèterie.
En effet, nous avons l’immense chance de communier tous les matins. A jeun, parfois pas encore bien réveillés, avec l’estomac qui gargouille, ces messes sont la meilleure façon pour nous de commencer notre journée et de se rappeler pourquoi nous sommes ici.
Après la messe vient le petit déjeuner, composé de merveilleuses confitures de figues faites maison, des grosses tranches du pain local, et du yaourt que nous piochons un part un dans le gros pot de 3kg. Toujours le même repas matinal depuis notre arrivée mais c’est excellent donc aucune raison de se plaindre.
Nous commençons ensuite notre journée de travail. Il doit être 9h00 environ.
Parfois chacun de notre côté, parfois en binôme ou tous les trois, nous avons entre 3h et 5h de travail devant nous le matin pour bien avancer.
La plupart du temps nous allons ensuite déjeuner dans le petit restaurant que le père a l’habitude de fréquenter, à 30 secondes à pied de la maison. Pareil c’est toujours la même chose, à savoir une assiette de riz, de flageolets et de viande de kebab avec du pain. Mais c’est excellent et pas cher du tout. Le père nous expliquera d’ailleurs dès le début qu’on va au restaurant pour déjeuner, et pas pour discuter et rester des heures à table. Ce n’est pas bien vu ici. Tout comme c’est très mal poli et « voyou » de parler un peu fort dans la rue. Petit à petit nous maitrisons les bonnes manières turques et nous nous fondons dans la population, ou presque.
Ici, la nuit tombe vers 18h30. Le travail de nuit restant exceptionnel, nous fermons nos chantiers respectifs à cette heure-ci généralement. Bien que les chantiers ne soient pas tous très physiques, la fatigue se fait vite ressentir en fin de journée.
Après les temps de détente (écriture, lecture, autres.) et de douche, nous nous retrouvons pour le diner, dont le menu est lui aussi assez répétitif mais très satisfaisant pour nos estomacs d’anciens étudiants : soupe, pattes et fromage font parfaitement l’affaire.
Le soir, le père Patrice nous donne des enseignements et nous approfondissons notre catéchisme. Nous discutons sur de multiples sujets bibliques, tels que la façon de lire et d’interpréter des livres de l’ancien testament (Moïse, Noé, etc.), mais aussi ceux du nouveau testament tels que les paraboles de l’Évangile qui sont intrigantes et passionnantes à décortiquer, surtout avec l’aide d’un jésuite. (Parabole du semeur, du bon samaritain, des 10 vierges qui attendent l’époux, etc.)
Parfois nous débattons sur des sujets pendant des heures, comme hier soir . Bref, on ne s’ennuie pas une seconde et on apprend beaucoup.
Il est tellement rare d’avoir un jésuite aussi bien formé (3 thèses) et aussi disponible que nous en profitons pour l’assaillir de questions.
De plus, sa vie passionnante de missionnaire au Tchad (20 ans), à Ankara (7 ans) et enfin ici (6ans) nous intéresse beaucoup et nous sommes à l’écoute de ses péripéties vécues.
Chaque matin, Augustin passe dans la chambre de Baptiste et Niels et sonne la cloche, pour le réveil.
Nous nous retrouvons ensuite avec le père dans la cuisine autour d’un café, avant d’aller « Saigner le Prieur » comme dirait le père, qui regorge de jeux de mots et de blagues. Nous allons donc « Prier le Seigneur » pour ceux qui n’auraient pas encore compris la contrepèterie.
En effet, nous avons l’immense chance de communier tous les matins. A jeun, parfois pas encore bien réveillés, avec l’estomac qui gargouille, ces messes sont la meilleure façon pour nous de commencer notre journée et de se rappeler pourquoi nous sommes ici.
Après la messe vient le petit déjeuner, composé de merveilleuses confitures de figues faites maison, des grosses tranches du pain local, et du yaourt que nous piochons un part un dans le gros pot de 3kg. Toujours le même repas matinal depuis notre arrivée mais c’est excellent donc aucune raison de se plaindre.
Nous commençons ensuite notre journée de travail. Il doit être 9h00 environ.
Parfois chacun de notre côté, parfois en binôme ou tous les trois, nous avons entre 3h et 5h de travail devant nous le matin pour bien avancer.
La plupart du temps nous allons ensuite déjeuner dans le petit restaurant que le père a l’habitude de fréquenter, à 30 secondes à pied de la maison. Pareil c’est toujours la même chose, à savoir une assiette de riz, de flageolets et de viande de kebab avec du pain. Mais c’est excellent et pas cher du tout. Le père nous expliquera d’ailleurs dès le début qu’on va au restaurant pour déjeuner, et pas pour discuter et rester des heures à table. Ce n’est pas bien vu ici. Tout comme c’est très mal poli et « voyou » de parler un peu fort dans la rue. Petit à petit nous maitrisons les bonnes manières turques et nous nous fondons dans la population, ou presque.
Ici, la nuit tombe vers 18h30. Le travail de nuit restant exceptionnel, nous fermons nos chantiers respectifs à cette heure-ci généralement. Bien que les chantiers ne soient pas tous très physiques, la fatigue se fait vite ressentir en fin de journée.
Après les temps de détente (écriture, lecture, autres.) et de douche, nous nous retrouvons pour le diner, dont le menu est lui aussi assez répétitif mais très satisfaisant pour nos estomacs d’anciens étudiants : soupe, pattes et fromage font parfaitement l’affaire.
Le soir, le père Patrice nous donne des enseignements et nous approfondissons notre catéchisme. Nous discutons sur de multiples sujets bibliques, tels que la façon de lire et d’interpréter des livres de l’ancien testament (Moïse, Noé, etc.), mais aussi ceux du nouveau testament tels que les paraboles de l’Évangile qui sont intrigantes et passionnantes à décortiquer, surtout avec l’aide d’un jésuite. (Parabole du semeur, du bon samaritain, des 10 vierges qui attendent l’époux, etc.)
Parfois nous débattons sur des sujets pendant des heures, comme hier soir . Bref, on ne s’ennuie pas une seconde et on apprend beaucoup.
Il est tellement rare d’avoir un jésuite aussi bien formé (3 thèses) et aussi disponible que nous en profitons pour l’assaillir de questions.
De plus, sa vie passionnante de missionnaire au Tchad (20 ans), à Ankara (7 ans) et enfin ici (6ans) nous intéresse beaucoup et nous sommes à l’écoute de ses péripéties vécues.
La paroisse :
Nous avons aussi pu passer de très bons moments avec la quinzaine de paroissiens qui vivent dans cette ville et ses alentours, en comptant les 7 étudiants étrangers, qui vont et viennent chaque année.
Tous ces chrétiens n’ont pas tous les mêmes conditions de vie, ils partagent la même foi malgré leurs différentes traditions (catholiques, orthodoxes et protestants). Ils ne partagent pas les mêmes difficultés, mais ils assistent tous autant qu’ils peuvent aux messes dominicales, c’est ce qui les unit.
Nous avons été invité chez la plupart d’entre eux, à chaque fois de façon grandiose.
Nous nous sommes liés d'amitié rapidement et avons eu des discussions parfois très fortes avec certains, avec l'aide du père Patrice pour nous traduire et nous expliquer.
P. et sa femme :
Couple de jeunes retraités avec 5 enfants. La femme est très malade et suit une grosse chimio. Elle a dit au revoir aux autres paroissiens lors de la première messe dominicale car elle sera hospitalisée durant de nombreuses semaines.
P. et le père Patrice sont très proches, il accompagne le père pour chacun des trois jours d’ouverture de l’église, pour des visites.
En effet, les jeudis et samedis, de 14h à 16, l’église est « ouverte » aux curieux qui veulent la visiter. « Ouverte » car n’y rentre pas tous ceux qui le veulent. Il y a une petite sélection qui se fait lors de l’ouverture de la porte qui mène à la rue, en fonction du feeling du père Patrice ou de son aide (P.), avec la ou les personnes qui ont sonné (enfants bienveillants ou adultes malveillants...)
De plus, P. a beaucoup aidé le père en contrôlant la traduction des ses quatre livres.
A.
On ne dévoile pas son nom par protection pour lui.
Jeune homme de 35 ans, issu d’une famille musulmane. C'est l'un des plus fidèles ici, voire le plus fidèle.
Très généreux de son temps, il aide le père régulièrement.
Il se prépare au baptême et suit la catéchèse avec le père les dimanches après la messe, lorsque le père est en forme !
Pe. , et sa femme (2 photos ci-dessous)
C’est le couple le plus pauvre de la paroisse. Ils vivent à 70km de Trabzon, dans les montagnes. Nous sommes allés leur rendre visite !
Pe. s’occupe à la fois de ses champs autour de sa maison mais il est également éboueur, pour arrondir les fins de mois pas faciles.
Sa femme s’occupe de leurs 6 vaches (lait, beurre et fromage). Le père leur achète des gros sacs de fumiers qu’il utilise pour le jardin avant que l’hiver n’arrive.
Ils habitent dans une maison toute petite, leur chambre étant mitoyenne avec celles de leurs vaches. « Dès qu’il y a du bruit ou de l’excitation anormale, je saute du lit pour aller voir ce qu’il s’y passe ».
Malheureusement, Pe. n'a pas la possibilité de venir à la messe le dimanche, pour des raisons de distance et de travail.
C’est le couple le plus pauvre de la paroisse. Ils vivent à 70km de Trabzon, dans les montagnes. Nous sommes allés leur rendre visite !
Pe. s’occupe à la fois de ses champs autour de sa maison mais il est également éboueur, pour arrondir les fins de mois pas faciles.
Sa femme s’occupe de leurs 6 vaches (lait, beurre et fromage). Le père leur achète des gros sacs de fumiers qu’il utilise pour le jardin avant que l’hiver n’arrive.
Ils habitent dans une maison toute petite, leur chambre étant mitoyenne avec celles de leurs vaches. « Dès qu’il y a du bruit ou de l’excitation anormale, je saute du lit pour aller voir ce qu’il s’y passe ».
Malheureusement, Pe. n'a pas la possibilité de venir à la messe le dimanche, pour des raisons de distance et de travail.
Ma.
Voisine de l'église. Elle surveille ce qui s'y passe et met de l'ambiance dans la communauté.
To.
To est un jeune homme de 30 ans, qui travaille à l’aéroport pour vider et charger les soutes des avions. De 3h à 15h ou de 16h à 4h selon les semaines. C’est un travail épuisant pour un intellectuel comme lui qui passe son temps à lire lorsqu’il a une pause, « alors que tous les autres sont sur leurs smartphones » nous dit il !
Lorsqu’il peut venir à la messe, il est servant d'autel et lecteur.
Da. & Li. & Ma. & An
Ces 4 géorgiennes (sur)vivent l'une à côté de l'autre pas très loin de l'église dont elles sont fières.
7 étudiants venus d'Afrique
qui apprennent et parlent le turc pour repartir au bout de 2 à 3 ans dans leur pays réciproques avec leur différent diplôme (ingénieur, médecin, enseignant, économie, relations internationales, etc.)
Ils participent et s'insèrent dans les activités de la paroisse (messe, repas, services...)
Encore quelques photos pour illustrer une partie des nombreux petits travaux réalisés ici (Jardinage, nettoyage, électricité, soudure, karsher, etc.)
Sortie de la mariée (fille de la voisine) au pied de l'église.
Et enfin, le meilleur pour la fin, l’homme sans lequel ce lieu serait abandonné, mais surtout sans lequel ces chrétiens ne pourraient vivre pleinement leur foi : le père Patrice Julien de Pommerol.
Ces quelques mots très forts qui vont suivre et que le père nous a dit traduisent très bien son engagement total dans sa vie de missionnaire :
« J’ai tout perdu : nom, famille, amis et santé, et maintenant je suis libre. Libre d’obéir à mon supérieur, inspiré de l’Esprit-Saint, qui m’envoie où Dieu veut. Je n’ai pas de regret. »
Je remet ici le lien de son intervention sur une radio il y a quelques années. Je vous conseille de l'écouter si vous voulez comprendre un peu plus la situation ici :
http://fr.radiovaticana.va/news/2014/12/03/le_té,moignage_dun_jésuite_français,_seul_prêtre_à_trébizonde_en_turquie/1113384
Le père va d’ailleurs devoir quitter Trabzon pour deux mois et rentrer en France à la fin du mois d’octobre en raison d’une grosse opération qu’il doit subir. Nous vous demandons de le porter dans votre cœur ainsi que ses paroissiens qui se retrouvent sans curé pour deux mois, dans un pays où la foi chrétienne est si difficile à vivre.
Ces quelques mots très forts qui vont suivre et que le père nous a dit traduisent très bien son engagement total dans sa vie de missionnaire :
« J’ai tout perdu : nom, famille, amis et santé, et maintenant je suis libre. Libre d’obéir à mon supérieur, inspiré de l’Esprit-Saint, qui m’envoie où Dieu veut. Je n’ai pas de regret. »
Je remet ici le lien de son intervention sur une radio il y a quelques années. Je vous conseille de l'écouter si vous voulez comprendre un peu plus la situation ici :
http://fr.radiovaticana.va/news/2014/12/03/le_té,moignage_dun_jésuite_français,_seul_prêtre_à_trébizonde_en_turquie/1113384
Le père va d’ailleurs devoir quitter Trabzon pour deux mois et rentrer en France à la fin du mois d’octobre en raison d’une grosse opération qu’il doit subir. Nous vous demandons de le porter dans votre cœur ainsi que ses paroissiens qui se retrouvent sans curé pour deux mois, dans un pays où la foi chrétienne est si difficile à vivre.
Ce que nous avons fait en venant ici n'est qu'une petite aide, presque négligeable au premier coup d'oeil, à l'image de cette croix lumineuse que nous avons réparée, qui symbolise la petite flamme qui reste allumée dans les ténèbres.
Nous avons donné tout ce que nous avons pu donner mais nous avons surtout beaucoup reçu.
Nous avons du rester assez flous sur ce que nous avons vécu ici mais rassurez-vous à notre retour nous aurons plus de temps pour transmettre aux mieux ces moments et surtout les témoignages que nous avons reçu.
Nous avons donné tout ce que nous avons pu donner mais nous avons surtout beaucoup reçu.
Nous avons du rester assez flous sur ce que nous avons vécu ici mais rassurez-vous à notre retour nous aurons plus de temps pour transmettre aux mieux ces moments et surtout les témoignages que nous avons reçu.