Nous revoilà !
Après deux mois de silence, par mail du moins, nous voici de retour avec une nouvelle newsletter !
Au programme, la découverte de l'Inde, de l'hindouisme, service chez les soeurs de Mère Teresa à Calcutta et avec Gare d'espoir.
Et surtout notre mission-chantier au sud de l'Inde, non loin de Pondichery !
Nous sommes actuellement à Bangkok où nous venons d'acheter trois vélos pour terminer la route jusqu'à Saigon sur deux roues non motorisées. Arrivée prévue fin juin. Mais on n'y est pas encore. On n'est pas pressés d'y être d'ailleurs...
Bonne lecture à tous
Les coffreurs & les tasseurs
et ton frère ;)
Au programme, la découverte de l'Inde, de l'hindouisme, service chez les soeurs de Mère Teresa à Calcutta et avec Gare d'espoir.
Et surtout notre mission-chantier au sud de l'Inde, non loin de Pondichery !
Nous sommes actuellement à Bangkok où nous venons d'acheter trois vélos pour terminer la route jusqu'à Saigon sur deux roues non motorisées. Arrivée prévue fin juin. Mais on n'y est pas encore. On n'est pas pressés d'y être d'ailleurs...
Bonne lecture à tous
Les coffreurs & les tasseurs
et ton frère ;)
1 - Adieu le Népal - Bonjour l'Inde ! (Baptiste)
Apres les terres spirituelles qu’offrent les montagnes du Népal, nous redescendons vers les plaines indiennes suivant les ruisseaux qui dévalent les hauts plateaux pour répandre la suavité des hauteurs. Nous nous arrêtons à Varanasi, la ville sainte hindou pour pénétrer dans la mélasse culturelle du peuple indien qui regorge de disparités ethniques incalculables et de richesses millénaires innombrables.
Varanasi (Bénarès) est un labyrinthe de venelles étroites, sur les bords du Gange où touristes et sadhu (moine hindu) cohabitent, assis ensemble autour d’un " bidies " (cigarette indienne en feuille végétale) bourré d’une matière illicite et illusionnante. Le dialogue inter-religieux et inter-culturelle semble trouver une interstice malléable à travers le « Zen », profonde notion spirituelle pour les hindous, sentiment recherchés à tout prix par les victimes du monde sur-actif.
Les fumées chargées de prières rejoignent le nuage gris qui stagne depuis des années au dessus du fleuve sacré. Les hommes élevés sur des brancards, virevoltent sur un tapis de fleur, un linceul blanc et fin déposé sur le visage, image du paradis céleste, ou plutôt ovation pour la grandeur du Dieu qui l’habite. Les hommes implorent soliloques la grande miséricorde de la divinité « Kali » la déesse de la mort, qui décidera de la réincarnation futur, en animal, en une caste différente, ou bien en femme… (la pire réincarnation dans certains courants de l’hindouisme traditionaliste). Les buchers attendent les corps évanouis, pour les renvoyer dans la substance créatrice, la nature. Le feu expédie une partie dans l’air et l’eau du Gange recevra les restes pour tapisser la terre. L’homme rejoint les éléments qui se partagent la matière, symbole d’un monde harmonisé.
Les lumignons font danser les flammes sur le Gange, la « Puja » (la prière) peut commencer. La foule s’est rassemblé autour des prêtes qui saluent de leur chandelle à tête de serpent, le dieu Shiva, dieu de la création.
C’est aussi cette même Puja qui nous fait tenir, nous pauvre humain, pécheur, capable du meilleur et du pire, pauvres aventuriers que nous sommes. Elle nous réunis ensemble le soir, et nos pensées montent à travers elle vers celui qui est Tout. L’Amour réside à travers Puja, elle en est le vitrail et le coffre. Toute la substance de cet Amour infini, qui est à l’origine de tout, prend consistance dans notre consécration total à Puja. Voilà ce que nous avons compris en vivant un mois avec Frère Nicolas, dans le sud de l’Inde. Ce qui nous dépasse par sa transcendance, ce qui relève du monde invisible, est et devient visible dans les oeuvres concrètes de miséricorde, mais surtout à travers la contemplation du Mystère de Dieu dans la prière. Puja est la seule chose qui nous maintient réellement en vie, et nous écarte de la mort.
2 - Calcutta : Gare d'espoir et Mère Teresa (Baptiste)
Nous sommes également allé à la rencontre de deux associations à Calcutta. « Les missionnaires de la Charité » fondé par Mère Théresa qui a pour but de guérir et d’accueillir les personnes rejetés, en situation de marginalité extrême et les personnes souffrantes, et le projet « Gare d’espoir » monté par Edwige Cail qui a pour objectif d’aller à la rencontre des enfants de la gare qui vivent dans une grande pauvreté, et de les aider dans plusieurs domaines d’activités différents comme la scolarisation et la désintoxication.
Portraits de ces enfants des gares, ainsi que des jeunes qui les aident, lors d'une séance de shooting à Calcutta. Moment privilégié pour les quelques enfants qui sont venu, en petit comité, pour être pleinement avec eux, plutôt que partiellement avec tous.
3 - Rapide contextualisation de l'Inde (Baptiste)
L’inde du premier ministre Narendra Modi, élu en 2014 est une Inde de plus en plus conservatrice qui tente peut à peut d’étendre une domination hindou et d’écraser les autres religions. L’objectif étant d’asseoir un pouvoir fort pour contrôler les masses, en utilisant le pouvoir religieux, comme c’est le cas dans de nombreux pays que nous avons traversés.
De nombreuses ONG sont fermés et les associations religieuses renvoyés. C’est le cas des spiritains à Chennai, ou à moins grande échelle de certains prêtres comme c’est le cas pour un prêtre togolais de « l’Arul Ashram » des frère de saint Jean, chez qui nous avons passé de nombreux moments. Ces exemples ne sont le reflets que de véritables processus politiques qui cherchent à affaiblir les minorités et à soulever les hindous contre elles.
Le principal enjeux politico-religieux étant le conflit qui oppose hindou et musulman et qui perdure depuis l’indépendance de l’Inde en 1947 où de nombreux déplacement de population ont été opéré vers le nouvel Etat du Pakistan et vers le Bangladesh pour limiter l’influences des doctrines islamiques tels que la charia ou le jihad. Ces conflits persistent et peuvent prendre une ampleur catastrophique avec environ 15% de la population qui est musulmane et un gouvernement qui accroit ses attaques religieuses envers les non-hindous.
De nombreuses ONG sont fermés et les associations religieuses renvoyés. C’est le cas des spiritains à Chennai, ou à moins grande échelle de certains prêtres comme c’est le cas pour un prêtre togolais de « l’Arul Ashram » des frère de saint Jean, chez qui nous avons passé de nombreux moments. Ces exemples ne sont le reflets que de véritables processus politiques qui cherchent à affaiblir les minorités et à soulever les hindous contre elles.
Le principal enjeux politico-religieux étant le conflit qui oppose hindou et musulman et qui perdure depuis l’indépendance de l’Inde en 1947 où de nombreux déplacement de population ont été opéré vers le nouvel Etat du Pakistan et vers le Bangladesh pour limiter l’influences des doctrines islamiques tels que la charia ou le jihad. Ces conflits persistent et peuvent prendre une ampleur catastrophique avec environ 15% de la population qui est musulmane et un gouvernement qui accroit ses attaques religieuses envers les non-hindous.
4 - Petit break pour redémarrer en beauté (Niels)
Après cette semaine forte vécue à Calcutta, nous nous séparons pour une semaine. Chacun de notre côté. Baptiste reste à Calcutta pour aider Edwige avec son asso et retrouver des amis, Augustin se rend au mariage de son frère, et Niels part une semaine avec deux amis qu'il a rencontrer dans un centre des soeurs de la Charité.
Cette pause nous a chacun fait beaucoup de bien et après une bonne semaine nous sommes retrouvés très heureux, comme si nous nous étions pas vu depuis plusieurs mois. En forme, reposés, prêts à se lancer dans cette nouvelle mission qui nous tend les bras. Et en effet, il nous en faudra de la forme pour tenir le rythme. La chaleur extreme et l'ampleur des travaux ne nous on pas facilité la tâche.
Cette pause nous a chacun fait beaucoup de bien et après une bonne semaine nous sommes retrouvés très heureux, comme si nous nous étions pas vu depuis plusieurs mois. En forme, reposés, prêts à se lancer dans cette nouvelle mission qui nous tend les bras. Et en effet, il nous en faudra de la forme pour tenir le rythme. La chaleur extreme et l'ampleur des travaux ne nous on pas facilité la tâche.
5 - Début de la mission : le jardin (Augustin)
Une région où la religion hindoue est loi, une jungle où il est plus facile de croiser un serpent qu’un indien. Trois temples qui entourent ce lieu désertique, cette parcelle sableuse où rien ne pousse … voilà le lieu qu’a choisi frère Nicolas pour installer sa nouvelle communauté.
Nous avons participé à ce challenge pour faire éclore la manne de la terre pétrie du soleil indien et de l’iode de l’océan du même nom.
Notre mission d’un mois du 4 mai au 4 juin, s’est découpée en deux parties bien distinctes : jardinage et maçonnerie, respectivement une semaine et trois semaines.
Dans la continuité du jardinage en Birmanie, nous avons cette fois-ci semé légumes et herbes, planté arbres fruitiers et palmiers pour le bien du sol, pour l’esthétique du jardin et dans la ligne directrice de « Laudato Si » de l’encyclique du Pape François. Nous avons semé sur une mauvaise terre mais le compost, l’eau et les soins journaliers apportés nous ont témoigné au bout d’un mois, que même la beauté de la charité envers des bananes donne toujours du fruit.
Nous avons participé à ce challenge pour faire éclore la manne de la terre pétrie du soleil indien et de l’iode de l’océan du même nom.
Notre mission d’un mois du 4 mai au 4 juin, s’est découpée en deux parties bien distinctes : jardinage et maçonnerie, respectivement une semaine et trois semaines.
Dans la continuité du jardinage en Birmanie, nous avons cette fois-ci semé légumes et herbes, planté arbres fruitiers et palmiers pour le bien du sol, pour l’esthétique du jardin et dans la ligne directrice de « Laudato Si » de l’encyclique du Pape François. Nous avons semé sur une mauvaise terre mais le compost, l’eau et les soins journaliers apportés nous ont témoigné au bout d’un mois, que même la beauté de la charité envers des bananes donne toujours du fruit.
6 - Le frère Nicolas (Baptiste)
Une longue barbe velue caresse son visage rond et souriant, une petite mèche blonde rabattue sur le haut du crâne ondule avec le vent, des yeux bleus angéliques font traverser son coeur au votre, le ventre un peu pansue par les délices gastronomiques qu’offre sa patrie et la notre, le frère Nicolas est assis en tailleur dans la petite chapelle qui vient d’être élevée. Vêtu de son « doti » (drap traditionnel, utilisé comme une robe) couleur safran, symbole des « sanasi » (moine qui donne sa vie pour chercher Dieu) il regarde la croix du bienheureux Charle de Foucault qui lui tombe sur le bas du coeur et qui lui rappelle la mission que Dieu lui a confié. Passionné et stoïque, amoureux et droit, blessé et déterminé à aimer plus, libéré et caractériel, angoissé et humble, il arpente les combats du démon qui s’acharne à le voir tomber, il s’abaisse, il trébuche, il se relève. Frère Nicolas est un soldat, survivant d’un monde difficile, missionnaire dans un autre. Frère Nicolas est un chercheur, suivant les pistes sinueuses et pentues que lui propose le Christ, se heurtant aux difficultés du monde et de lui même. Frère Nicolas est un vivant, préférant la parole forte mais miséricordieuse au doucereux silence qui assombrit les coeur, et déchaine l’imaginaire diabolique. Frère Nicolas est un contemplatif actif, puisant dans le regard apaisant du père, la force pour accepter et aimer sa personne et les autres, comme un vitrail pour faire traverser la lumière divine sur les moisissures que nous sommes. Frère Nicolas est un Frère, qui malgré ses faiblesses, ses fautes et ses tourments, est à genoux devant l’éternel. Frère Nicolas est un homme qui a besoin de prières.
7 - La chapelle (Première partie) (Augustin)
L’homme a toujours voulu conquérir ce qu’il ne voyait pas. Le ciel au dessus de lui et la terre en dessous. Des trous pour les tombes, des tranchées pour des fondations ou la guerre et même des Russes ou des Japonais qui tentent d’attendre le noyau terrestre. Le premier coup de pelle donné pour préparer les bases de notre chapelle a éveillé cette curiosité humaine qui s’imagine découvrir quelque chose et de s’attendre à l’impensable. Très vite rattrapé par la réalité et quelques mètres cubes de terre déplacés, nous avions juste une parfaite tranchée en forme de croix déblayée pour bâtir le socle sur du roc.
Les quelques ingénieux ingénieurs du groupe se sont concertés ensemble pour établir les plans de la charpente après avoir coulé les piliers en granit et le béton pendant la deuxième semaine. Pour ne pas ternir l’espace et être dans la décor « local », Frère Nicolas à troqué les tuiles oranges chères et lourdes pour des feuilles des cocotiers tressés, parfaitement adaptées à cette chapelle au leitmotiv de simplicité !
On peu dire que les indiens valent nos scouts niveau installations. Entre les charpentes en rondins et les échafaudages en bambous, toutes les structures des cafés aux bords des routes ou des maisons des coopératives paysannes sont réalisées sans briques et sans ciment. Nouveau challenge.
On peu dire que les indiens valent nos scouts niveau installations. Entre les charpentes en rondins et les échafaudages en bambous, toutes les structures des cafés aux bords des routes ou des maisons des coopératives paysannes sont réalisées sans briques et sans ciment. Nouveau challenge.
Douze piliers, comme les douze tribus d'Israël, ou comme les douze apôtres.
Pour la petite histoire: un des piliers s'est cassé lors du transport, et nous l'avons remplacé par un autre. Légère ressemblance avec Judas, qui fut "remplacé" par Mathias...
Pour la petite histoire: un des piliers s'est cassé lors du transport, et nous l'avons remplacé par un autre. Légère ressemblance avec Judas, qui fut "remplacé" par Mathias...
Les cascades et escalades étaient le quotidien nécessaire pour élever la charpente qui se dessinait un peu plus chaque fois qu’une perche était posée. La chasse aux corbeaux était aussi journalière lorsque ces oiseaux, non coupables d’être maudit, venaient arracher les cordages de nos brêlages pour faire le mortier de leur nid ! Monter le toit avant les murs c’est comme mettre la charrue avant les bœufs. Mais le souria de la saison sèche brûle nos dos et nos yeux dès neuf heures du matin. 45 degrés nous poussent à vouloir d’abord chercher l’ombre et la fraicheur sous le toit avant de remplir les contours de la croix-chapelle.
8 - La vie en Fraternité (Niels)
Pour cette mission, nous n'étions non plus trois mais quatre jeunes français. En effet, mon ancien colocataire et proche ami Gabriel, nous a rejoint pour aider le frère Nicolas dans sa mission. Après avoir vécu quatre mois intense avec SOS chrétiens d’Orient en Syrie, il débarquait en Inde. Choix audacieux mais qu'il n'a pas regretté ! Vite integré au sein de notre équipe, il s'est montré aussi engagé que nous, voire même plus parfois !
Nous voici donc dans ce lieu où nous allons travailler, manger, dormir et prier ensemble pendant un mois. Une salle commune et une salle de bain. Pas de chambre individuelle. La salle est grande, heureusement, et nos 6 lits sont disposés de manière a ce que chacun ait un minimum d’espace vital.
Tous les matins, le frère Nicolas nous réveille à 5h, en musique la plupart du temps, pour la messe qui a lieu dans l’église de la paroisse avec les quelques fidèles. Une vingtaine, qui, fervents, se rendent à la messe matinale quotidiennement, y compris lors des vacances. Surtout des femmes et des filles. Parfois, deux ou trois hommes y pointent le bout de leur nez. La messe est célébrée, en Tamoul, par le Father Cyril, un jeune prêtre indien super sympa, au sourire incroyable ! Plusieurs fois nous l’avons invité à l’Ashram et c’est en soutane blanche et Royal Enfield noire qu’il frappait à la porte. Ce n’est pas en France qu’on verrait ça. Le seule père motard que je connais, de nom, c’est le père Guy Gilbert.
Ces messes matinales à l’église du village, en dehors de l’ashram, sont l’occasion pour nous d’avoir un aperçu de l’Église catholique au Tamil Nadu, un des états les plus conservateurs où la part d’hindous est très largement majoritaire.
Nous voici donc dans ce lieu où nous allons travailler, manger, dormir et prier ensemble pendant un mois. Une salle commune et une salle de bain. Pas de chambre individuelle. La salle est grande, heureusement, et nos 6 lits sont disposés de manière a ce que chacun ait un minimum d’espace vital.
Tous les matins, le frère Nicolas nous réveille à 5h, en musique la plupart du temps, pour la messe qui a lieu dans l’église de la paroisse avec les quelques fidèles. Une vingtaine, qui, fervents, se rendent à la messe matinale quotidiennement, y compris lors des vacances. Surtout des femmes et des filles. Parfois, deux ou trois hommes y pointent le bout de leur nez. La messe est célébrée, en Tamoul, par le Father Cyril, un jeune prêtre indien super sympa, au sourire incroyable ! Plusieurs fois nous l’avons invité à l’Ashram et c’est en soutane blanche et Royal Enfield noire qu’il frappait à la porte. Ce n’est pas en France qu’on verrait ça. Le seule père motard que je connais, de nom, c’est le père Guy Gilbert.
Ces messes matinales à l’église du village, en dehors de l’ashram, sont l’occasion pour nous d’avoir un aperçu de l’Église catholique au Tamil Nadu, un des états les plus conservateurs où la part d’hindous est très largement majoritaire.
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Les dimanches, nous irons à la messe à l’Arul (Jean en tamoul) Ashram. C’est en effet à l’ashram de la communauté Saint Jean que nous assisterons aux messes dominicales, célébrée en anglais cette fois-ci. Nous y rencontrerons les quelques frères de Saint-Jean qui y vivent. Ça fait bizarre de retrouver des « petits gris » à l’autre bout du monde. Ayant deux oncles frères dans cette communauté, c’est toujours pour moi une joie de voir les frères de mes oncles ! Hormis les frères, il y a aussi beaucoup de fidèles de l’extérieur qui viennent à la messe, ainsi que les enfants indiens de l’ashram, dont la plupart sont orphelins ou sont atteints de maladies graves, telles que le sida. Cet ashram, qui est immense, est un vrai lieu de prière, d’accueil et de partage. Pour le dimanche de la Pentecôte, nous avons même eu la chance d’avoir, après le déjeuner, un temps de théologie avec le frère Clément et trois jeunes indiens. De manière très ludique, (avec des cartes, et tout et tout :P ) le frère nous a parlé des sept dons de l’Esprit-Saint. Il m’a même donné le « jeu de cartes » à la fin !
Aussi, à plusieurs reprises durant le mois, nous irons également à l’Arul Ashram pour les vêpres et l’adoration. On arrêtera alors le travail un peu pus tôt que d'habitude pour rendre visite à Celui qui nous rassemble et qui nous fait vivre. Se seront des moments de prière et de recueillement que nous vivons chacun seul de notre côté. Car il est important de savoir prier seul. Cette année nous prions beaucoup ensemble mais il ne faut pas perdre de vue que la prière est un moment intime durant lequel nous sommes en tête à tête avec notre Sauveur. Il ne s'agirait pas de rentrer en France et de ne plus savoir prier seul !!!
Aussi, à plusieurs reprises durant le mois, nous irons également à l’Arul Ashram pour les vêpres et l’adoration. On arrêtera alors le travail un peu pus tôt que d'habitude pour rendre visite à Celui qui nous rassemble et qui nous fait vivre. Se seront des moments de prière et de recueillement que nous vivons chacun seul de notre côté. Car il est important de savoir prier seul. Cette année nous prions beaucoup ensemble mais il ne faut pas perdre de vue que la prière est un moment intime durant lequel nous sommes en tête à tête avec notre Sauveur. Il ne s'agirait pas de rentrer en France et de ne plus savoir prier seul !!!
Les journées de la semaine sont bien rythmées par les temps de prières. Pas toujours de la même façon mais au moins deux ou trois prières dans la journée. Sexte, Vêpres et Complies la plupart du temps. On ne s’est jamais autant rapproché d’un rythme de prière aussi monastique. On en a vu aussi la difficulté d’y être fidèle. La volonté d’avancer dans les travaux prenait très facilement l’avantage sur les temps de prières si on ne faisait pas attention. Chacun équipé d’un carnet de chant et de d’un iBreviary (bréviaire sur smartphone), nous chantions nos prières en communauté. Cyril, le frère par le père, ne priait pas avec nous. Ne parlant que l’anglais et le tamoul, ce n’est pas facile pour lui de suivre les prières dont tous les psaumes sont dans notre langue natale. De plus, il s’est un peu éloigné de la foi catholique pour se rapprocher du protestantisme. Mais souvent on lui demandait de bénir la table et c’est avec tout son cœur et toutes ses tripes qu’il le faisait. C’était très émouvant car c’était aussi pour nous les seuls moments où on le voyait prier.
Mais Cyril avait toute sa place dans ce lieu, qui est d’ailleurs plus le sien que le notre, mais qui était durant un mois en position de « minorité » face à l’afflux de 4 jeunes français. Il ne prenait pas très souvent la parole mais dès lors qu’on lui posait des questions il n’hésitait pas. Après avoir vécu 15 ans en Arabie Soudie, il avait plein d’histoire à nous raconter. Des plus gores au plus étranges. Dans ces moments on se taisait, pour une fois, et on ouvrait bien grand nos oreilles pour être certains de bien tout comprendre. Son anglais était parfait mais notre compréhension de l’anglais moins.
Toujours le sourire aux lèvres, ou presque, on a beaucoup apprécié ce séjour passé avec lui. Il est indispensable à ce lieu car en plus d’être le seul à parler tamoul, il connaît la ville de Pondichéry comme sa poche et a suffisamment de réseau pour savoir qui solliciter pour quelle tâche. Ainsi on n’a pu obtenir à temps, à quelques exceptions près, toutes les matières premières et outils pour avancer sereinement dans le chantier, sans attendre l’arrivée de paille, de pierre ou de glaise.
Aussi, nous avions chacun nos tâches, ou plutôt nos services, pour la journée. Cyril s’occupait du thé post messe et du petit déjeuner qu’on prenait vers 8h30-9h, voire plus tard parfois, lorsque nous étions déterminés à terminer un chantier en cours et que la chaleur nous le permettait. Parfois il s’occupait aussi de préparer le déjeuner ou le diner, et dans ce cas là c’était le frère Nicolas qui s’occupait de l’autre repas. Nous, nous servions d’assistant pour la cuisine. Tout seul ou à deux, nous leur prêtions mains fortes. Et puis on faisait la vaisselle.
Mais Cyril avait toute sa place dans ce lieu, qui est d’ailleurs plus le sien que le notre, mais qui était durant un mois en position de « minorité » face à l’afflux de 4 jeunes français. Il ne prenait pas très souvent la parole mais dès lors qu’on lui posait des questions il n’hésitait pas. Après avoir vécu 15 ans en Arabie Soudie, il avait plein d’histoire à nous raconter. Des plus gores au plus étranges. Dans ces moments on se taisait, pour une fois, et on ouvrait bien grand nos oreilles pour être certains de bien tout comprendre. Son anglais était parfait mais notre compréhension de l’anglais moins.
Toujours le sourire aux lèvres, ou presque, on a beaucoup apprécié ce séjour passé avec lui. Il est indispensable à ce lieu car en plus d’être le seul à parler tamoul, il connaît la ville de Pondichéry comme sa poche et a suffisamment de réseau pour savoir qui solliciter pour quelle tâche. Ainsi on n’a pu obtenir à temps, à quelques exceptions près, toutes les matières premières et outils pour avancer sereinement dans le chantier, sans attendre l’arrivée de paille, de pierre ou de glaise.
Aussi, nous avions chacun nos tâches, ou plutôt nos services, pour la journée. Cyril s’occupait du thé post messe et du petit déjeuner qu’on prenait vers 8h30-9h, voire plus tard parfois, lorsque nous étions déterminés à terminer un chantier en cours et que la chaleur nous le permettait. Parfois il s’occupait aussi de préparer le déjeuner ou le diner, et dans ce cas là c’était le frère Nicolas qui s’occupait de l’autre repas. Nous, nous servions d’assistant pour la cuisine. Tout seul ou à deux, nous leur prêtions mains fortes. Et puis on faisait la vaisselle.
9 - La chapelle (Deuxième partie) (Augustin)
Un matin, à 5h du matin, nous sommes partis en tracteur pour aller chercher des ballots de paille. Il fallait les compter : 1300 petits ballots de paille. Entassés ça prend de la place mais déchargé ça prend encore plus de place. Le jardin s'est vite retrouve envahis. Ces ballots de paille serviront pour couvrir le toit, au dessus des feuilles de cocotier. Mais faute de couvreur disponible, on devra attendre pour voir le toit terminé.
Les murs de la chapelle ont été une autre histoire. La technique paille/argile inconnue de tous et finalement choisie a nécessité plus d’une semaine pour combler les murs et installer les fenêtres et les portes encastrées dans le blé rouge fraîchement coupé. Les zadistes nous ont pour une fois aidé grâce aux tutoriels en tous genre sur les éco-maisons et les éco-villages. La barbotine (mélange, calibré d’eau et d’argile) a donné son ton de couleur sur à peu près tout se qui passait sur le chantier. Les ouvriers, les outils, le sol de la chapelle et de la maison (à la plus grande joie du Frère Nicolas, ravi de voir de la boue partout dans la pièce commune). Une tâche ingrate, longue et fastidieuse repartie en deux groupes. Les « mélangeurs-tasseurs » et les « coffreurs », (Baptiste-Gabriel / Augustin-Niels). Deux équipes qui se battaient chaque jour pour faire mieux et décrocher le « maçon d’or », trophée imaginé pour notre motivation commune.
Les coffreurs en action. L'Efficacité est maitresse de performance. Travail sur mesure, solide, rapide. Pas étonnant qu'ils aient remporté vingt des trente maçons d'or mis en jeu ! Beau travail d'équipe ! Bravo Augustin et Niels.
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Le travail des "tasseurs" n'est pas trop mal non plus, comme on peut le voir sur ce cliché. Un peu lents et remettant souvent la cause sur leurs confrères coffreurs, leur manque de fair play explique ce résultat décevant de dix maçons d'or uniquement, sur les trente mis en jeu.
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A la force des bras, de persévérance devant les échecs de la paille trop liquide qui a plus d’une reprise fait chuter nos murs, l’édifice prenait presque contre son gré la forme que nos mains lui donnaient. Les 35 mètres carrés de murs coffrés, fruit de la bataille contre le tas de paille et de terre rouge, a donné à cette chapelle sa couleur et son caractère : fort à la base, à l’entrée, une légère impression d’être en présence de quelqu’un d’autre, puis dedans l’atmosphère chaleureuse du bois et de la pierre qui chasse sans état d’âme les néons ou le béton agressifs.
Du haut de ces 5 mètres de haut, la chapelle se pavane en superbe édifice qui porte en son corps celui de l’Evangile : la pauvreté. Avec humilité nous avons appris à concevoir les manières d’organisation des indiens, peu propices à l’avancement régulier d’un chantier. Mains et dos ont subi cloques et cicatrices et notre amour propre a été sûrement le plus atteint face à notre retard et nos erreurs concernant le chantier. Rien ne se passe comme prévu. L’inertie de la culture indienne et la fatigue du Soleil sur l’esprit ont été les derniers freins à nos efforts. Finalement le pont à commencé et la nouvelle communauté est prête à accueillir les premiers frères et sœurs.
10 - La vie en Fraternité (SUITE) (Niels)
C’était la première fois pour nous trois de vivre en fraternité avec trois autres personnes dans une même salle. La première fois que j’ai vu cette salle et que j’ai compris ce que cela signifiait, j’étais excité à l’idée de vivre un mois comme ça. Et en effet se fut une très belle expérience.
En effet,
Alors oui bien sûr parfois c’est trop et il faut prendre du temps seul sinon tu craques. Mais c’est un bon exercice pour apprendre ses propres limites et se connaître mieux. Savoir ce qui te convient de faire lorsque justement t’as besoin d’air frais, et de temps seul : aller marcher un coup, écouter de la musique, lire un livre dehors à l’ombre à l’écart, discuter seul à seul avec un ami (présent ou en France) sans que ça soit une discussion de groupe. Car c’est ça aussi la vie les uns sur les autres. Il n’est pas facile d’avoir un peu d’intimité, avec un ami ou seul. Mais une fois de plus c’est un bon exercice. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il n’y a pas de dortoir dans les monastères, du moins en France, et pourquoi une vie en fraternité, dans les communautés religieuses, doit être stricte, bien ordonnée, avec une règle. Il y a un juste milieux entre vivre « ensemble » et vivre « les uns sur les autres. ». On était un peu plus du coté les uns sur les autres, mais ce n'est que le début de cette communauté qui va se fonder prochainement et la salle commune n'a pas pour vocation de servir de dortoir indéfiniement.
Au bout de deux semaines nous avons d’ailleurs pris un temps tous ensemble pour dire ce qui allait et ce qui n’allait pas, si jamais il y avait des ajustements à faire. La correction fraternelle que ça s’appelle ! Pas facile, surtout avec des personnes qu’on ne connaît pas bien, ou que depuis deux semaines. Mais chacun a réussi à dire ce qu’il avait à dire. Pas grand chose de négatif mais quelques petits détails qui font que ça se passera mieux pour la suite.
Mais finalement, ce qui fait qu’une vie en fraternité soit « vivable » c’est une fois de plus la prière. Mais pas juste des cantiques ou des psaumes - bien qu'essentiel pour rythmer la journée et ne pas perdre de vue la raison pour laquelle nous sommes ici - mais la prière du soir durant laquelle on remercie, on demande pardon et on rend grâce. Une façon de prier très jésuite mais qui est universelle et applicable à tous. C’est ainsi que nous prions depuis le début. Mais ici on doit partager ces temps de prières avec le frère Nicolas et Gabriel. Et c’est difficile aux premiers abords d’ouvrir son cœur avec un quasi-inconnu, ou des personnes qu’on ne connaît pas très bien. Mais après quelques jours, chacun s’y est habitué et les complies sont devenus de beaux moments pour se pardonner les uns aux autres, à cinq cette fois-ci, et pas à trois !
En effet,
- Tu n’as as le choix que d’être avec tout le monde et de t’adapter à la dynamique de groupe. C’est fatiguant parfois mais c’est aussi porteur.
- Tu apprends à respecter le sommeil de l’autre.
- Tu ne peux pas rester bras croisés tandis que d’autre rendent service, sauf s’il n’y a vraiment rien à faire.
Alors oui bien sûr parfois c’est trop et il faut prendre du temps seul sinon tu craques. Mais c’est un bon exercice pour apprendre ses propres limites et se connaître mieux. Savoir ce qui te convient de faire lorsque justement t’as besoin d’air frais, et de temps seul : aller marcher un coup, écouter de la musique, lire un livre dehors à l’ombre à l’écart, discuter seul à seul avec un ami (présent ou en France) sans que ça soit une discussion de groupe. Car c’est ça aussi la vie les uns sur les autres. Il n’est pas facile d’avoir un peu d’intimité, avec un ami ou seul. Mais une fois de plus c’est un bon exercice. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il n’y a pas de dortoir dans les monastères, du moins en France, et pourquoi une vie en fraternité, dans les communautés religieuses, doit être stricte, bien ordonnée, avec une règle. Il y a un juste milieux entre vivre « ensemble » et vivre « les uns sur les autres. ». On était un peu plus du coté les uns sur les autres, mais ce n'est que le début de cette communauté qui va se fonder prochainement et la salle commune n'a pas pour vocation de servir de dortoir indéfiniement.
Au bout de deux semaines nous avons d’ailleurs pris un temps tous ensemble pour dire ce qui allait et ce qui n’allait pas, si jamais il y avait des ajustements à faire. La correction fraternelle que ça s’appelle ! Pas facile, surtout avec des personnes qu’on ne connaît pas bien, ou que depuis deux semaines. Mais chacun a réussi à dire ce qu’il avait à dire. Pas grand chose de négatif mais quelques petits détails qui font que ça se passera mieux pour la suite.
Mais finalement, ce qui fait qu’une vie en fraternité soit « vivable » c’est une fois de plus la prière. Mais pas juste des cantiques ou des psaumes - bien qu'essentiel pour rythmer la journée et ne pas perdre de vue la raison pour laquelle nous sommes ici - mais la prière du soir durant laquelle on remercie, on demande pardon et on rend grâce. Une façon de prier très jésuite mais qui est universelle et applicable à tous. C’est ainsi que nous prions depuis le début. Mais ici on doit partager ces temps de prières avec le frère Nicolas et Gabriel. Et c’est difficile aux premiers abords d’ouvrir son cœur avec un quasi-inconnu, ou des personnes qu’on ne connaît pas très bien. Mais après quelques jours, chacun s’y est habitué et les complies sont devenus de beaux moments pour se pardonner les uns aux autres, à cinq cette fois-ci, et pas à trois !
Jour du départ. On a rangé et emménagé la chapelle pour que le père Cyril puisse dire sa messe avec nous ! Superbe messe, assise pour une fois, comme au Népal, qui a été un vrai aboutissement de ce mois vécu ici. On part le coeur léger, sans regret.
Oui il reste des travaux à faire mais oui on a fait tout ce qu'on pouvait dans le temps qui nous était imparti. Le frère Nicolas prend le relai, avec les locaux. Ça sera sans doute moins efficace et facile à "gérer" mais on a bonne espoir que le toit, le sol et le torchis soient réalisé d'ici quelques semaines !
Oui il reste des travaux à faire mais oui on a fait tout ce qu'on pouvait dans le temps qui nous était imparti. Le frère Nicolas prend le relai, avec les locaux. Ça sera sans doute moins efficace et facile à "gérer" mais on a bonne espoir que le toit, le sol et le torchis soient réalisé d'ici quelques semaines !
Avis aux amateurs de bonne cuisine, de culture incroyable, de frère sympathique et de vie en communauté autour du travail et de la prière. Dieu à choisi d’envoyer des hommes rendre témoignage de la Bonne Nouvelle. Celle-ci s’est incarné du vivant en chapelle et même baptisé en Chapelle de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et du Bienheureux Charles de Foucault !